Politique de retour prolongée jusqu'au 6 janvier 2025
Livraison gratuite à partir de 79€
Garantie de prix - 14 jours
Plus de 100 marques
Armand Duplantis est perchiste de métier. Mais le golf est devenu sa nouvelle passion. Découvrez cette superstar qui joue au moins quatre fois par semaine une fois la saison terminée, possède une vitesse de swing plus rapide que les pros du PGA Tour et qui panique au moment d’aborder le premier tee.
Il a remporté une médaille d’or olympique et établi un nouveau record du monde. En 2020, il a reçu la Svenska Dagbladet Gold Medal, le Jerring Award et conquis le cœur de tous les Suédois. Mais, tout cela ne vous aide pas beaucoup lorsque vous vous présentez sur un tee pour la toute première fois. Il n’y a rien eu de fantastique. Car, lorsque vous vous apprêtez à jouer votre premier coup sur le tee, vos amis n’ont pas l’intention de vous donner une deuxième chance, et encore mois une troisième… C’est à ce moment là que vous sentez la pression monter.
Et c’est bien la seule chose qui rend Armand Duplantis si nerveux.
« Viser l’or lors des Jeux Olympiques de Tokyo était bien moins stressant. Le saut à la perche ne me rend certainement pas si nerveux. La pression que l’on peut ressentir lorsque l’on se trouve sur le premier tee, avec ses amis, près à entamer une partie, est tout à fait incomparable. Et quand quelqu'un vous annonce qu’il n’y a pas de deuxième essai possible, cette fois, c’est encore pire. J’ai beaucoup moins confiance en moi lorsqu’il s’agit de golf. »
Mais, pour quelle raison ? Comparée à une compétition olympique, une partie de golf sans réel enjeu que celui de se détendre ne revêt que très peu d’importance.
« Pour moi, c’est important. Pour nous, c’est important. »
Ceux sont là les propos d’un nouveau passionné de golf, avec un instinct naturel de compétiteur et une véritable envie de gagner.
C’est un magnifique lundi d’automne au Uppsala Golf Club, à dix kilomètres de la ville. Le ciel est bleu, l’air est frais et le soleil brille abondamment sur un green auquel la rosée donne des allures de tapis de diamants. En regardant le planning de réservation, on s’aperçoit que nombreux ont été ceux à décider de prendre une jour de congés pour se rendre sur ce superbe parcours déjà très animé.
En résumé, c’est une de ces journées idéales pour jouer au golf.
Mis à part le fait que le planning de la journée est très chargé, évidemment. Tout le monde s’arrache Armand Duplantis après cette nouvelle saison formidable, et il se doit d’accorder du temps aux sponsors, partenaires, et autres médias.
Mais il finit par trouver un créneau aussi inattendu que bienvenu, juste avant une interview qu’il doit accorder à Dormy Magasin.
« Nous allons donc juste parler, c’est ça ? Pas de vidéo. Pas de photos. Devons-nous ABSOLUMENT faire ça dans le clubhouse ?
Non, pas nécessairement. Avez-vous une autre idée ?
« Pourquoi ne pas prendre une carte et jouer quelques trous en même temps ? Ce serait beaucoup plus amusant. »
C‘est ainsi que, 15 minutes plus tard, le jeune homme de 22 ans se retrouve au milieu des arbres, sur la droite du fairway « Mellanbana » d’Upsala (parcours de niveau intermédiaire) à la recherche d’un espace entre les pins et les bouleaux pour revenir au centre du fairway. Le tout en tentant de trouver des explications rationnelles sur l’origine de sa nouvelle passion pour ce sport.
« Bien évidemment, pas mal de choses ont été annulées en 2020 en raison de la pandémie, et nous ne pouvions pas faire grand-chose. Mais, quand je viens aux États-Unis, je vis en Louisiane, à proximité de deux parcours de golf qui étaient ouverts. Nous avons donc décidé, avec quelques amis, d’aller jouer. Et très rapidement, nous nous sommes retrouvés à jouer 4 ou 5 fois par semaine. Nous sommes devenus complètement accros », confie-t-il.
Qu’est-ce qui nous a plu ?
« Eh bien, plusieurs choses. Comme vous le savez, c’est un sport qui peut être très difficile et frustrant, et ne procurer aucun plaisir sur certains coups, mais il y a ces coups qui soudainement donnent un intérêt tout autre à la partie. Il y a une autre raison pour moi. En 2020, je venais juste d’établir un nouveau record du monde et la presse parlait beaucoup de moi avant les Jeux Olympiques (qui ont finalement eu lieu en 2021), et j’ai été très sollicité par les médias. Et j’ai été heureux de trouver un endroit me permettant de me couper de toute cette effervescence. Sur les parcours de golf, plus rien d’autre ne compte hormis le prochain coup ».
Le sixième trou du Mellanbanan, un parcours techniquement intéressant conçu par Peter Nordwall, est un par cinq tout d’abord assez rectiligne puis dessinant un coude sur la droite. La meilleure stratégie à partir du tee consiste à positionner la balle à environ 220 mètres depuis le tee jaune, ce qu’Armand Duplantis parvient à réaliser avec une certaine facilité avec un hybride.
La préparation est athlétique et le swing ostensiblement trop puissant et fluide pour quelqu’un qui ne joue au golf que depuis un an et demi.
« Mes amis et moi frappons assez loin. C’est parce que nous avons beaucoup joué au baseball étant jeunes, et que le mouvement est assez similaire au swing de golf. En même temps, nous manquons de régularité et notre petit jeu et notre putt sont très largement perfectibles », reconnaît Duplantis, tandis qu’il prépare un coup de bois-3 sur un lie très en pente pour envoyer la balle à 240 mètres de là sur un green entouré d’eau, révélant ainsi que sa maîtrise de l’aspect stratégique du golf reste encore assez approximative.
Sur ce parcours relativement étroit et court, il ne sortira pas son driver, mais sur le practice, face au Trackman, le swing bien huilé se traduira par des chiffres on ne peu plus significatifs.
Le drive le plus puissant de Duplantis atteint une vitesse de swing d’un peu plus de 121 mp/h, soit une moyenne de 114 mp/h sur le circuit PGA, et avec un bon contact, la balle roule et s’arrête à proximité du drapeau situé à environ 300 mètres.
Ceci ne manque pas d’impressionner quelques membres de l’Upsala Golf Club, qui se tiennent derrière lui et déclarent : « apparemment, certains maîtrisent plus facilement le golf que d’autres ».
Il y a quelques mois, Duplantis a eu l'occasion de jouer aux côtés de Rickie Fowler, en toute décontraction. C’était à Los Angeles, où Fowler n’a pas manqué de féliciter le Suédois :
« Mondo m’a vraiment surpris. Je ne le pensais pas aussi bon. Son swing est très limpide et puissant, et génère une belle vitesse. Avec un peu de travail, il pourrait devenir un solide joueur. Pas au point de jouer sur le Tour, mais il pourrait être très bon. »
Duplantis a de nombreux souvenirs de cette partie disputée avec Fowler, mais deux l’ont marqué plus que d’autres.
« Rickie est incroyablement doué, j’ai du mal à croire qu’il ne soit pas le meilleur au monde. Il a réalisé une carte de 67, sans manquer le moindre putt. C’est incroyable. Mais je me souviens surtout d’un putt de 20 mètres que j’ai réussi le premier trou pour un birdie. Je me suis alors amusé à lui dire, en me rapprochant du deuxième tee : « Je pense que j’ai l’honneur, Rickie ».
On est en droit de se demanderce qu’un perchiste recordman du monde et médaillé d’or olympique peut apprendre du golf, qu’il pratique à un niveau beaucoup plus modeste.
C’est pour cette raison que nous lui avons posé la question.
Armand Duplantis se tient au septième tee, un fer-8 à la main, lorsqu’il répond rapidement avant d’envoyer la balle sur un green gigantesque. Car il s’est déjà posé la question, lui-même.
« Le golf me permet de développer ma concentration. Losrque vous vous tenez sur le tee, vous n’avez qu’un seul essai, c’est tout. Au saut à la perche, vous disposez de trois essais. Au début de ma carrière, je trouvais souvent un surplus d’énergie sur le troisième saut, et maintenant j’essaie de trouver cette énergie dès la première tentative, comme si je n’en avais qu’une seule. Comme au golf. Au golf, tous les coups comptent, et j’essaie de reproduire ça à la perche, afin de faire en sorte que tous les sauts comptent », explique-t-il.
Mais surtout, le golf offre une parenthèse dans la vie effrénée que mène un perchiste sur le circuit mondial.
Quelques jours plus tôt, il a remporté la dernière compétition de l’année de la Diamond League à Zurich et ainsi ajouté un nouveau titre majeur à son palmarès. Ce sont trois semaines riches en golf qui l’attendent désormais sur son parcours local de Håmö, près d’Upsala ainsi que deux ou trois parties sur des parcours à proximité. Même s’il ne joue que depuis un an et demi, « Mondo » compte déjà pas mal de bijoux sur sa couronne de golfeur suédois et s’attaque déjà des parcours tels que Hills, Bro Hof ou encore Falsterbo.
« Lorsque j’ai joué à Falsterbo, la météo était vraiment affreuse. Il pleuvait beaucoup et il y avait beaucoup de vent, mais c’est un parcours magnifique et ça m’a beaucoup plu. Et la pluie ne me dérange pas. Ça ne m’empêche pas de jouer. Il faut simplement se renseigner sur la météo pour choisir des vêtements appropriés, et c’est parti.
Lors de la saison de compétition, ceci dit, j’ai moins l’occasion de me rendre sur les parcours de golf, même si le circuit mondial de saut à la perche nous emmène dans des endroits magnifiques avec des parcours de golf très attractifs à proximité.
« La tentation était grande lorsque j’ai participé à la Diamond League de Lausanne l’été dernier, et j’ai fait quelque chose de fou. »
Quoi donc ?
« La veille de la compétition, j’ai été invité à disputer le Pro-am dans le cadre du European Tour de Crans Montana, à 1h30 de route. J’ai vraiment hésité, car ça avait l’air vraiment sympa, mais j’ai finalement décliné l’invitation. Ça aurait été vraiment stupide, mais au vu de la médiocrité de mes sauts durant la compétition, j’aurais dû y participer », dit-il en riant.
Discuter avec Armand Duplantis est très sympa.
L’interview se fait en anglais, mais aussi un peu en Suédois. C’est quelqu’un de charmant, et l’étincelle que l'on peut voir dans son regard nous conforte dans l’idée qu’à 22 ans, il n’est pas encore victime d’ennui et de désinvolture lorsqu’il s’agit de communiquer avec les médias. Il répond en toute sincérité et avec beaucoup d’enthousiasme, marmonne après avoir raté un coup avec son wedge, puis reprend la conversation exactement là où il la laissée avant de se préparer à jouer son coup.
Son regard ne fait également aucun doute quant au plaisir qu’il prend à jouer au golf.
« Le golf est un sport amusant pour plus d’une raison. Mais mon handicap m’importe peu. Je suis actuellement à 13,7, mais j’oublie souvent d’enregistrer mes parties. La seule chose qui m’importe est de battre les amis avec lesquels je joue. Nous avons commencé à jouer à peu près en même temps, nous sommes du même niveau, les parties sont donc très intéressantes », déclare « Mondo » avant de poursuivre :
« j’aimerais être golfeur professionnel, mais savez-vous pour quelle raison j’envie les pros ?
Non, dites-moi.
« Le circuit sénior. Vous pouvez jouer au golf toute votre vie et continuer également la compétition. Lorsque j’arrêterai de sauter, ça sera fini pour moi. Je n’irai pas sauter pas quatre mètres en tournoi vétérans, le simple fait d’y penser est douloureux. »
La partie se termine et notre conversation avec.
Place, à présent, à la seconde interview de la journée, avec le magazine de mode Café.
Avant de quitter l’Upsala Golf Course, j’entends Armand Duplantis convaincre l’écrivain que l’interview doit se faire sur le parcours.
Puis la voiturette prend la direction d’une autre partie.
Armand Gustav "Mondo" Duplantis.
22 ans.
Kungsholmen à Stockholm et Lafayette en Louisiane.
Mère Helena, père Greg, frères Andreas et Antoine, sœur Johanna. Petite amie Desiré.
Upsala Golf Club.
13,7
Médaille d’or olympique 2020, médaille d’or aux Championnats d’Europe 2018, médaille d’argent aux Championnats du monde 2019. Détient le record du monde avec un saut à 6m18 à Glasgow en 2020.